Quels sont les sentiments d’une jeune femme âgée de seize ans qui déménagera à un pays inexploré ? La tristesse ? La peur ? L’excitation ? J’ai senti toutes ces émotions le jour où j’ai quitté la Malaisie. Mes parents avaient décidé que je recevrais une meilleure éducation aux Etats-Unis. La décision était subite mais finale. Je me suis fait croire que cette résolution était pour améliorer mon avenir. Bien que j’aie eu quelques doutes dans mon esprit, je les ai mis de côté. Toutes les accommodations avaient été conclues. J’habiterai chez la famille d’un ami de mon père. Apparemment, cet homme et mon père avaient formé une amitié solide en étudiant à l’université. Il n’y avait aucune raison pour gêner mes parents avec mes petits soucis.
Août 2007—L’été s’était passé lentement et paresseusement. La famille m’a accueillie avec le cœur ouvert. Également, j’ai trouvé un emploi dans un restaurant. Le salaire me plaisait. Les gens qui travaillaient là semblaient gais et étaient munis d’une manière amicale. Et moi, j’ai surmonté le mal du pays avec une nouvelle famille, de nouveaux amis et une vie neuve.
–—Tout va bien. Qu'est-ce qui pourrait mal tourner?
Je ne savais pas que mon bonheur était chancelant.
Le premier jour du lycée – un événement qui a changé mon regard envers les Américains. Je suis entrée dans le lycée, armée avec assurance.
–— Tout va bien, Elena. Tout ira bien.
J’ai eu tort. Les couloirs et les salles de classe, ils exsudaient tous de l’hostilité au lieu de chaleur. Personne ne me voyait, personne ne me parlait. Leurs yeux rencontraient les miens et je les plissais. Dans un cas, leurs yeux aveugles auraient ému une personne qui était plus digne. Pas moi. Malgré que j’aie été entourée d’une mer de personnes, je me sentais de même qu’une île, isolée et seule. J’écoutais leur bavardage bruyant qui ressemblait aux vagues s’écrasant sur le sable. Mais je n’entendais rien. N’ayant été vue et n’ayant été entendue par personne, je devenais invisible, une nullité.
Après que le jour est terminé, je suis retournée chez moi. Immédiatement, je me suis renfermée dans ma chambre. Toutes les émotions que j’avais refoulées bouillonnaient au-dessus de mon estomac. Mon corps a commencé à trembler violemment. Les larmes comme la lave torride ont fait éruption sur mes joues. Je ne pouvais pas les arrêter. Beaucoup de questions sont survenues dans mon esprit.
–— Pourquoi personne ne m’aimait? Pour quelle raison suis-je ici ? Y a-t-il un problème avec moi ? Je pense que les Américains sont censés être aimables, n’est-ce pas?
Mais la plus grande préoccupation faisait glacer mon sang dans mes veines.
–—Que faire si cela continue d'arriver? Que ferai-je? Encore plus important, qu’est-ce je peux faire ?
Le rêve que j’avais imaginé s’est brisé en mille morceaux. Dans ce rêve, je connaissais la chaleur, le bonheur et l’amitié des Américains. Fâcheusement, tout ce que j’avais était la réalité brutale. Mes attentes différaient tellement de ce rêve infantile et idéalisé. Ce n’est pas un rêve ; c’est un cauchemar. J’étais incapable de mettre en mots le désespoir, la déception, la douleur que je vivais. Assise sur ma table de nuit, la photo de ma famille heureuse me regardait. Je me suis souvenue de l'irritation de mon père le moment où la photo a été prise. Les larges sourires espiègles de mes sœurs et le visage plein d’apitoiement de ma chère mère me faisaient pleurer plus intensément. Les vagues de mal du pays que j’avais affrontées sont retournées, me tirant en dessous. Je baignais dans la tristesse. Non—Je m’y noyais.
Dans ce moment, j’étais vraiment seule. Personne n'était là pour m’aider, pas mes parents, pas mes sœurs, pas mes amis. Je me souviens, j’ai réalisé que le monde me décevait. Une espérance qui peut se tuer facilement. Et quand on sent la misère, on se rend compte de la solitude de la vie.
Bravo Elena- C'est un travail vraiment extraordinaire! Tu écris tellement bien en français -- a un niveau vraiment avancé. Je crois qu'il est toujours difficile de déménager -- et quitter son pays et ou famille est encore plus difficile... tu arrives à dépendre tes sentiments de manière excellente. Bon travail ce semestre! J'ai beaucoup apprécié ta présence exquise en classe! Merci pour ta participation et en enthousiasme.
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